Le REM et le bruit : de la théorie à la pratique

Même si le bruit reste un élément dont la perception est propre à chacun, il existe tout de même un cadre règlementaire de référence avec lequel le projet doit se conformer, et qui tient compte des particularités de chaque secteur.

Capsule vidéo : Le REM et le bruit, de la théorie à la pratique

Dans cette dernière capsule d’une série de trois vidéos, Jean-Philippe Pelletier, responsable de la portion du REM en construction, vous explique la démarche de prise en charge de l’enjeu du bruit. 

Un cadre réglementaire pour l’impact sonore du REM

L’ensemble du projet du REM (construction et opération) est encadré par un décret fixé par le gouvernement du Québec. Dans ce décret, trois exigences sont attendues pour le suivi du climat sonore du REM en opération :

la réalisation d’une modélisation sonore du REM en opération;
la mise en place des mesures d’atténuation requises en cas d’impacts significatifs;
la réalisation d’un programme de suivi du climat sonore.

Qu’est-ce qu’une modélisation sonore ?

La modélisation sonore est une technique utilisée pour prédire et évaluer les niveaux de bruit dans un environnement donné. C’est une simulation pour comprendre comment vont se propager les sons émis par une source, et leur impact sur des récepteurs identifiés, comme des bâtiments par exemple. Elle repose sur trois grandes étapes :

1.

Comprendre l'ambiance sonore initiale des secteurs (avant l'arrivée du Réseau express métropolitain) avec des mesures sur le terrain.

2.

Prédire l'ambiance sonore qui va s'appliquer avec le REM dans les secteurs à l'aide d'une estimation théorique.

3.

Détecter les secteurs où l'impact sonore est significatif d'après le cadre réglementaire de référence et identifier des mesures d'atténuation adéquates.

Pour réaliser la modélisation sonore du REM, un grand nombre d’éléments a été intégré dans le logiciel responsable du calcul, par exemple :

L’ajout du bruit du REM, en considérant la fréquence et la vitesse, l’élévation de la structure, les courbes du tracé, différents scénarios d’opération, etc.
La prise en compte du bruit ambiant, de la circulation routière, de la topographie des terrains, de la proximité des zones résidentielles, etc.

Grâce à cette modélisation, les secteurs où la circulation du REM a un impact significatif sur l’ambiance sonore ont été identifiés. Ce sont également ces résultats qui ont guidé le choix et l’emplacement des mesures d’atténuation.

Qu’est-ce qu’un impact significatif ?

Selon la Politique sur le bruit routier du ministère des Transports du Québec, qui s’applique pour le REM, un impact est significatif lorsque la différence, entre le niveau sonore actuel sur une période de 24 heures et celui projeté sur une période de 24 heures, génère un impact fort ou moyen selon la grille d’analyse du ministère.

Degré d'impact

0 : Aucun impact
1 : Impact faible
2 : Impact moyen
3 : Impact fort

La prise en compte des caractéristiques de chaque secteur est donc très importante. La modélisation a été réalisée en ce sens, en évaluant l’impact sonore du REM en exploitation à la limite de propriétés des récepteurs sensibles, c’est-à-dire les bâtiments résidentiels, récréatifs et institutionnels (écoles, hôpitaux, etc.) localisés le long du tracé.

Enfin, au-delà des analyses et modélisations réalisées dans le cadre du projet, d'autres analyses sont prévues tout au long de la période d’exploitation du REM, comme que le prévoit le programme de suivi du climat sonore.

Qu'est-ce qui va se passer après la mise en service ?

Tel que prescrit dans le décret et par nos engagements, un programme de suivi sonore est mis en place dès la mise en service. Celui-ci a pour objectif de s’assurer que les mesures d’atténuation sont performantes et que l’ambiance sonore reste conforme à ce qui est attendu.

Le programme de suivi sonore pour le REM doit être déployé 1 an, 5 ans et 10 ans après la mise en service du réseau selon les exigences du décret. Un suivi volontaire est prévu plus régulièrement par l’équipe du REM, soit à la 1re, 2e, 3e, 5e et 10e année d’opération du REM. Si le suivi relève des impacts significatifs supplémentaires, des mesures additionnelles seront implantées.

L’arrivée du REM est un vecteur de changement dans la mobilité des résidents du Grand Montréal. Mais c’est aussi un nouveau “voisin” qui veillera à s’intégrer dans chacun des environnements qu’il traversera dans le temps. La poursuite des analyses de bruit sur l’antenne Deux-Montagnes va dans ce sens et permettra de comparer les modélisations avec les résultats des mesures qui seront prises lors des essais dynamiques.