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Les mesures d’atténuation

À quoi peut-on s’attendre comme niveau de bruit avec la circulation du REM ? Qu'est-ce qui est prévu pour atténuer le bruit ? C'est ce qu'on aborde ici ! 

Capsule vidéo : Les mesures d'atténuation du bruit

Dans cette deuxième capsule d’une série de trois vidéos, Denis Andlauer, responsable de l’exploitation vous présente les différentes mesures d’atténuation que l’on retrouve sur le réseau du REM, en fonction des types de bruit émis. 

Le bruit en milieu ferroviaire

Le bruit ferroviaire est composé de différents types de bruit. Il est, entre autres, lié à l’état et la configuration des voies, au type, et à la vitesse des trains (passagers, marchandises). 

Généralement, il est possible de rencontrer les types de bruit suivants :

Schéma des types de bruit 1, 2 et 3
Schéma du type de bruit 4
Schéma du type de bruit 5
Schéma du type de bruit 6
  1. Le bruit de roulement, produit par le contact entre la roue et le rail;
  2. Le bruit de traction, produit par la motorisation et les systèmes de transmission;
  3. Le bruit d’impact, produit par l’impact de la roue sur la jonction des rails;  
  4. Le bruit de crissement, pouvant être produit par le passage des voitures dans les courbes;  
  5. Le bruit de grondement, pouvant être produit par le rayonnement d’une structure;  
  6. Le bruit auxiliaire, produit notamment par la climatisation et le chauffage. 

 

Le cas du REM

D'après les analyses menées par SYSTRA (l’expert sollicité dans le projet du REM), trois types de bruit principaux ont été identifiés, à savoir :

  • Le bruit de roulement : Il est généré par des irrégularités sur le rail et les roues. Ces irrégularités, de l’ordre du micromètre et nécessaires à l’adhérence des voitures, provoquent une vibration des rails, des roues et des traverses (ou de la plateforme en béton). C'est la vibration de ces éléments qui émet du bruit dont l’accumulation forme le bruit de roulement.  
  • Le bruit de grondement : Il est caractérisé par les basses fréquences (un bruit grave). Il s’agit du rayonnement d’une structure lourde (par exemple, un tablier de viaduc) causé par une transmission des vibrations lors du passage d’une voiture.
  • Le bruit des stations : Les principales sources de bruit fixes proviennent des systèmes en place dans les stations, comme la ventilation, le chauffage, et ceux liés à l’alimentation électrique du REM.

Comme expliqué précédemment, l’impact de ces types de bruit est variable et dépend du milieu dans lequel ils s’inscrivent. Néanmoins, plusieurs actions et dispositifs existent pour agir sur ces sources de bruit.

 

Mesures d'atténuation

Dès le début de la conception du REM, une attention particulière a été portée sur la prévention de la pollution sonore qui pourrait provenir de ses composants, que ce soit du matériel roulant, des stations ou des voies.

 

Dispositifs à la source

Schéma des dispositifs à la source
Les voitures du REM 

Les voitures du REM possèdent des caractéristiques qui aident à réduire l’émission de bruit causée par leur circulation :  

1. Une motorisation 100 % électrique pour atténuer les bruits auxiliaires et le bruit de traction.

2. Un métal spécialement traité et un graisseur de boudin de roues empêchant le bruit dans les courbes pour atténuer le bruit de crissement.

 

Les voies

Les voies elles-mêmes ont été conçues pour éviter certains bruits générés par le contact entre les rails et les roues des voitures.  

3. On parle ici de la soudure des rails qui permet non seulement d’améliorer le confort de conduite, de réduire les coûts d’entretien, mais surtout de supprimer le bruit d’impact et les vibrations au niveau des joints de rail.  

4. Des supports en caoutchouc sous la voie ont également été installés à certains endroits pour atténuer le bruit de grondement.

 

Les infrastructures fixes

Enfin, pour les infrastructures fixes, des mesures d’atténuation ont été intégrées dans la conception puis la construction des bâtiments, comme :

5. La pose de silencieux sur les équipements de ventilation;  

6. La construction d’obstacles artificiels (ex : murs). 

 

Mesures complémentaires  

En plus des mesures prises à la source pour réduire le bruit provenant du REM, des mesures complémentaires ont été ajoutées pour atténuer le bruit du passage du REM.

Ces mesures complémentaires se retrouvent principalement avec l’installation de murs antibruit le long des secteurs résidentiels et des récepteurs sensibles à différents endroits sur le réseau. 

 

Cartes des emplacements de murs antibruit par secteur : 

Arrondissement Sud-Ouest

Arrondissement Ville-de-Mont-Royal

Arrondissement Saint-Laurent

Arrondissement Pierrefonds-Roxboro

Ville de Laval

Ville de Deux-Montagnes

 

Photo d'un mur antibruit Exemple de mur antibruit
Photo de l'intérieur des murs antibruit du REM Intérieur des murs antibruit du REM

Les murs antibruit sont composés de panneaux préfabriqués 100 % PVC blanc, installés sur des poteaux en acier galvanisé. À l’intérieur, ils contiennent un isolant acoustique qui absorbe le son, et évite de le faire rebondir.

Aussi, un programme de maintenance des voies et du matériel roulant est en place et se poursuivra tout au long de l’exploitation du REM, impliquant le meulage de la voie et le reprofilage des roues, pour atténuer le bruit de roulement.

 

Bonification des mesures

Lorsque les voitures du REM ont commencé à circuler de façon plus intensive en 2023, un impact sonore supérieur à celui attendu a été constaté dans certains secteurs entre les stations Gare Centrale et Île-des-Sœurs. Le type d’infrastructures présentes a influencé le comportement du bruit et c’est pourquoi une bonification des mesures d’atténuation a été apportée là où cela était requis :

  • Des absorbeurs dynamiques ont été installés directement sur les rails afin d’amortir l’impact sonore causé par les vibrations des voitures en circulation et de diminuer le bruit de roulement.
  • Puis, une opération de maintenance a été mise en place, impliquant le reprofilage des roues du matériel roulant en parallèle du meulage des voies. En combinant ces deux actions, on est venu lisser le plus possible le contact entre les roues et les rails pour diminuer le bruit de roulement qui en découlait.

Cette bonification a été réalisée grâce :

  1. Aux mesures de bruit réalisées avant l’arrivée du REM qui ont permis de connaître l’impact sonore apporté par celui-ci;
  2. Aux analyses effectuées lors de la circulation du REM afin de comprendre les éléments causant l’écart entre les projections et la réalité, et donc de cibler les mesures d’atténuation adaptées pour réduire cet écart.

Ceci démontre l’importance du processus de suivi acoustique en place, qui s’articule autour des analyses de bruit réalisées avant, pendant et après la mise en service, dans chacun des milieux traversés par le REM.

Aller plus loin

Le bruit 101

De la théorie à la pratique