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Un forum d’idées pendant la construction du REM

Un forum d’idées pendant la construction du REM

Communauté
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Le REM est le plus grand projet en transport collectif depuis la construction du métro de Montréal dans les années 1960. Un chantier d’une telle ampleur a forcément des impacts sur les usagers du transport collectif et c’est pour cela que nous avons co-organisé avec l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) un forum d’idées le mercredi 5 décembre 2018.

L’objectif du forum : identifier des idées complémentaires aux mesures de transport collectif déjà en cours de planification par l’ARTM et les sociétés de transport pour les lignes Deux-Montagnes et Mascouche. Ces lignes de train (opérées par exo) seront en effet impactées de manière importante par les travaux du REM pendant la période 2020-2023 puisque plusieurs gares devront être fermées et entièrement transformées pour accueillir un métro léger.

Plus d’une centaine d’usagers du transport collectif et membres de la société civile ont ainsi participé à cet événement pour proposer des solutions. Il y avait bien sûr les usagers, qui ont pris le temps d’expliquer les impacts sur leur quotidien, mais aussi les élus municipaux des secteurs impactés, les sociétés de transports (exo, STM, STL), des experts en mobilités (Bixi, Transit, Netlift, OuiHop) et des grandes institutions (Desjardins, Energir, Hydro-Québec, Chambre de commerce du Montréal Métropolitain).

L’événement avait lieu à l’école des sciences de la créativité « La Factry », près de la station Bonaventure-Gare Centrale où passera également le REM

Lors des ateliers, les réflexions étaient organisées autour de 3 thèmes conducteurs :

  • Des solutions de mobilité complémentaires aux transports collectifs et les mobilités alternatives
  • Des initiatives concernant le mode de vie des communautés desservies (qui contribuent à faire regagner du temps au quotidien)
  • Des mécanismes de collaboration et de communication du bureau du projet du REM avec les usagers

Ces échanges ont été l’occasion d’évoquer plusieurs sujets importants pour les usagers du train, par exemple la possibilité d’offrir des services autour de la gare pour faire gagner du temps aux familles, ou encore créer des pôles collaboratifs pour travailler plus facilement à distance de manière occasionnelle. Nous donnerons suite prochainement aux initiatives à prendre suite à ce forum et surtout nous remercions tous ceux qui ont été présents à cet événement, surtout les usagers concernés, qui ont pris la journée pour réfléchir avec nous.

 

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5 portraits de personnes présentes au forum pour mieux comprendre les enjeux entourant la construction du REM et ses impacts sur les lignes Deux-Montagnes et Mascouche

Laurent Martin, usager de la ligne Deux-Montagnes

Laurent Martin prend le train à la gare de Deux-Montagnes depuis 15 ans pour se rendre au centre-ville. Il participait au Forum car il se dit inquiet pour la qualité de vie de sa famille : « Si on compare à la construction du métro à Laval, on ajoutait du service sans en supprimer. Le REM, c’est un ajout à long terme mais on perd du service pendant la construction, c’est ça le véritable enjeu. Aujourd’hui, je mets 1 h porte à porte pour aller au travail, ce sera probablement autour de 1 h 30 pendant les travaux. J’ai la chance d’avoir un emploi flexible au niveau des horaires mais ce n’est pas le cas de tout le monde, et le télétravail n’est pas une option pour moi. Lors de la première phase des travaux [fermeture du segment Gare Centrale - Du Ruisseau en janvier 2020, pendant 24 mois], ce n’est pas ce qui m’inquiète le plus, je prendrai le train jusqu’à Du Ruisseau puis le métro. Je suis surtout inquiet pour la suite, quand le segment entre Deux-Montagnes et Du Ruisseau sera fermé [en 2022]. Ce sera long et j’espère que le REM sera mis en place de façon progressive, par exemple ouvrir à Roxboro-Pierrefonds avant plutôt que d’attendre que toute la ligne soit complétée. »

Denis Andlauer, usager de la ligne Mascouche et employé du REM

Denis Andlauer vit à Mascouche depuis 10 ans et a connu l’époque avant le train. Il était présent en tant qu’usager du train mais aussi pour sa connaissance du projet, puisqu’il est directeur des opérations de CDPQ Infra (promoteur du REM). « Je prenais la voiture tous les jours jusqu’à la mise en service du train de Mascouche en 2014. J’ai vu une augmentation importante de la congestion automobile, je mettais 50 minutes au début en 2009, c’est devenu 1 h 10 en 2014 quand tout allait bien, avant de changer pour le train. Aujourd’hui, je mets 1 h 25 en train porte à porte. C’est plus long mais c’est un confort inégalé : je lis les infos sur mon téléphone, je peux écouter de la musique, lire un livre… Les travaux du REM vont rallonger mon parcours. Personnellement, je continuerai à prendre les transports collectifs, je peux aller jusqu’à 30 minutes de transport en plus car je ne reste pas à rien faire dans le train ou le métro. Le retour à la voiture, c’est la dernière option. »

Sur la future station Correspondance A40 (correspondance ligne Mascouche / REM à l’horizon 2022) : « Il faut voir le REM comme un réseau de rabattement, exactement comme le métro. À Berri-UQAM, on passe de la ligne orange à la ligne verte et c’est naturel, ça ne prend que quelques minutes. Ce sera la même chose entre le REM et la ligne Mascouche. C’est sûr, c’est un transfert supplémentaire pour moi et les autres usagers, mais le transfert offre plus de solutions comme la possibilité d’aller à Édouard-Montpetit (ligne bleue) ou McGill (ligne verte) et plus seulement d’aller directement à la gare Centrale. Cela compense le transfert. »

Jeanne Helluy, usagère des transports collectifs (bus et métro)

Jeanne Helluy prend quotidiennement les transports collectifs à Montréal. Elle n’est pas usagère des lignes Deux-Montagnes ou Mascouche mais elle fait partie de ces citoyens engagés présents au Forum, qui veulent trouver des solutions et apportent leur regard extérieur. « J’ai été invité par la Factry [l’école qui accueillait le forum] car j’avais déjà fait des formations chez eux. Quand j’ai vu passer cet événement, je me suis sentie impliquée. Je travaille au centre-ville, juste à côté du chantier du REM à McGill. La première fois que j’ai entendu parler des impacts, c’était avec des collègues qui prennent le train de Deux-Montagnes. J’essaie de représenter leurs idées aujourd’hui, par exemple l’un des mes collègues m’a dit qu’il ne croyait pas aux solutions communautaires comme le covoiturage. Pour lui, il faudrait récupérer des vieux autobus et créer des accès directs au centre-ville. »

François Pépin et Gabrielle Guimont, de l’organisme Trajectoire Québec

François Pépin et Gabrielle Guimont participaient en tant que représentants de Trajectoire Québec, un organisme qui fait la promotion des services de transport collectif et défend les usagers depuis 40 ans. « On est impliqué dans tous les projets de transport au Québec. Dans le cas du REM, on a déposé un mémoire au BAPE. Cela a permis de nouer des relations avec le bureau de projet du REM et en quelque sort on est leur agent de liaison avec les usagers. Depuis le début du projet, on a mené des consultations à Deux-Montagnes et Pierrefonds-Roxboro pour écouter les usagers et faire remonter leurs préoccupations. On a aussi mis en place un groupe de travail cet été avec les usagers [auquel participe le bureau de projet du REM] qui se réunit tous les mois. La solution qui revient le plus souvent? Des lignes d’autobus en voie réservée. Le Forum d’aujourd’hui est intéressant et complémentaire, mais 90 % des mesures passent d’abord par les transports collectifs, c’est ça qui est le plus important. »

Pascal Laliberté, responsable du programme de transport alternatif chez Desjardins

Plusieurs grandes entreprises faisaient également partie des réflexions, dont Pascal Laliberté qui représentait le Mouvement des caisses Desjardins. « On prend ça très au sérieux, on a un volume important d’employés concernés. Dès 2010, Desjardins a mis en place un plan de gestion des déplacements pour 10 sites d’emplois de 100 employés et plus (8 au Québec et 2 en Ontario). Différentes analyses ont été faites en amont de ce plan, notamment celles des codes postaux des employés, qui nous montrent que 1000 employés de Desjardins vivent près des lignes Deux-Montagnes et Mascouche. Environ 70 % de nos employés au centre-ville utilisent le transport en commun. C’est pourquoi on souhaite vraiment s’impliquer et travailler avec le bureau de projet du REM, les grandes entreprises du centre-ville et la Chambre de commerce pour proposer et diffuser des solutions. On a déjà mis en place plusieurs mesures au cours des dernières années pour favoriser l’utilisation des transports durables (ex. 20 % de rabais sur le transport en commun ou sur l’abonnement annuel à Bixi, construction des vestiaires et douches au Complexe Desjardins, logiciel de jumelage avec Covoiturage.ca, abonnement corporatif à Communauto). Dans les prochains mois, nous allons travailler pour voir comment nous pourrions nous impliquer davantage durant les travaux du REM pour faciliter la vie de nos employés. »

 

Crédit photo : Ulysse Lemerise / Cosmos Image

À noter : ce forum n’est qu’une partie du travail réalisé depuis 6 mois avec les sociétés de transport collectif du Grand Montréal. Un comité d’usagers des lignes Deux-Montagnes et Mascouche a aussi été mis en place cet été par l’organisme Trajectoire Québec et se réunit tous les mois. 

Si vous souhaitez en savoir davantage sur le calendrier des travaux et les impacts à long terme, consultez notre page Lignes Deux-Montagnes et Mascouche.