Les poutres de lancement : une méthode de construction inédite au Québec
Si vous avez pris l’autoroute 40 ces dernières semaines, vous avez sans doute remarqué une poutre jaune s’élever dans les airs près du Fairview Pointe-Claire. Cette énorme machine est ce qu’on appelle une « poutre de lancement » qui assemble la structure aérienne du REM sur son passage, morceau par morceau.
Son but est de construire le tracé du REM qui s’étend sur une dizaine de kilomètres le long de l’autoroute, entre le boulevard Henri-Bourassa Ouest jusqu’à Sainte-Anne-de-Bellevue.
Pour avancer plus rapidement, ce sont en fait deux poutres de lancement qui construisent simultanément la structure aérienne :
- La première poutre de lancement, surnommée Marie en référence à la rue Marie-Curie du Technoparc, est chargée d’assembler la structure aérienne entre le Technoparc et le Fairview Pointe-Claire.
- À mi-parcours, la seconde poutre de lancement doit construire le reste de la structure aérienne à partir du Fairview Pointe-Claire jusqu’à Sainte-Anne-de-Bellevue. C’est sa destination finale qui lui a donnée son surnom Anne.
Ci-dessus, le parcours des deux poutres de lancement Marie et Anne. C’est une tradition dans le monde de la construction de donner un petit nom aux grosses machines.
Une première au Québec
C’est la toute première fois que des poutres de lancement sont utilisées dans la province. Le principe : on installe une longue poutre entre deux piliers. Marie et Anne mesurent chacune 105 mètres de long et peuvent supporter jusqu’à 550 tonnes!
Crédit photo : @ashrafgiraffe
Ces poutres surpuissantes permettent alors de soulever les voussoirs (des tranches de pont en béton préfabriqués d’environ 50 tonnes chacun), les déplacer puis les assembler les uns à la suite des autres pour former un tablier, sur lequel circuleront les métros du REM.
C’est pour cela qu’on parle de poutre de lancement, étant donné que les voussoirs sont « lancés » les uns à la suite des autres.
Cette méthode de construction est impressionnante et permet d’avancer rapidement. En moyenne, il faut deux jours pour ériger une travée, c’est-à-dire la distance entre deux piliers (soit 30 à 40 mètres). Cette façon de fonctionner permet également de limiter grandement les impacts, alors que la construction d’une telle travée sans pièce préfabriquée pourrait prendre trois semaines.
Une fois la travée complétée, la poutre est avancée sur les deux piliers suivants et ainsi de suite. Au total, il faudra trois années à Marie et Anne pour construire l’ensemble de la structure aérienne de 14,5 km.
La construction de la structure aérienne, étape par étape
La construction du REM dans l’Ouest-de-l’Île
- 2 poutres de lancement : LG-1 Anne et LG-2 Marie
- 4 stations
- 14,5 km de structure aérienne
- 9,30 m de largeur (tablier)
- 366 travées
- 4 102 voussoirs
- Mise en service en 2024
Pour plus d'informations techniques, consultez le breffage technique aux médias du 18 juin 2019.