L’alimentation électrique du REM
Les particularités de la caténaire
Le REM est un métro léger automatisé 100% électrique qui sera ouvert 20 heures par jour et qui fonctionnera 7 jours sur 7 à travers le Grand Montréal. Comme il est alimenté par électricité, il ne génèrera aucun gaz à effet de serre lorsqu’il sera en opération. La méthode d’alimentation électrique choisie devrait assurer la fiabilité d’un réseau de transport circulant à la fois en souterrain, au niveau du sol et en aérien, et ce, même lors de nos rudes hivers québécois.
Les différentes options pour alimenter un métro léger électrique
Les deux options possibles pour alimenter un réseau de transport électrique sont : le troisième rail et les caténaires (rigides ou souples).
Troisième rail
Contact avec un rail à proximité des rails de roulement
Caténaires rigides ou souples
Conducteurs en cuivre ou aluminium au-dessus des voies et captage du courant par pantographe
Plusieurs critères ont été pris en compte afin de déterminer la solution d’alimentation la plus optimale et de comparer les options, chacune comportant ses avantages et ses inconvénients.
Critère | Caténaires souples | Troisième rail |
---|---|---|
Vitesse maximale d'exploitation | Favorable | Favorable |
Conditions météorologiques | Limité | Défavorable |
Caractéristiques électriques | Favorable | Limité |
Tracé | Favorable | Limité |
Opérations et entretien | Limité | Limité |
Intégration urbaine | Défavorable | Favorable |
Sécurité du personnel (entretien) | Favorable | Limité |
Retour d'expérience en milieu neigeux | Favorable | Défavorable |
Le troisième rail : incompatible avec nos hivers québécois
Comme son nom l’indique, cette méthode consiste à poser un troisième rail à proximité des rails de roulement afin de transmettre de l’énergie (traction) aux trains le long de la voie ferrée. Étant situé près des rails, le troisième rail est plus facile à intégrer dans le paysage urbain puisqu’il est moins visible que la caténaire.
Cependant, puisque le troisième rail est situé au sol, sa position le rend plus particulièrement vulnérable aux importantes précipitations de neige et aux gels au sol. Lorsque qu’une partie du troisième rail est recouvert par de la glace ou de la neige, cela peut provoquer un court-circuit qui interrompt l’alimentation électrique des véhicules. Les voitures ne sont plus en mesure de circuler jusqu’à ce que la portion du troisième rail sous la neige ou la glace soit dégagée. Bien qu’il existe des méthodes de déneigement, celles-ci, lorsqu’elles sont insérées entre les véhicules en exploitation entrainent un ralentissement majeur du service, voire même une interruption temporaire.
Actuellement, aucun endroit dans le monde ayant des conditions météo comme celles de Montréal n’utilise un système de troisième rail pour alimenter un métro léger dont une importante partie du tracé est à l’extérieur.
L’alimentation par caténaire : le choix d’alimentation électrique du REM
La caténaire est l’ensemble de fils au-dessus des voies et leur but est d’alimenter en électricité les voitures. Pour y arriver, le courant électrique de la caténaire est capté par le pantographe qui l’achemine directement à la voiture.
Le pantographe est un « bras » situé sur le toit de la voiture dont le rôle est de capter le courant électrique par frottement sur les caténaires.
Il existe plusieurs configurations pour la caténaire : tramway, souple et rigide. Le tramway n’a pas été retenu pour le REM puisque la vitesse d’exploitation maximale est nettement inférieure aux 2 autres : 70 km/h pour le tramway, comparativement à 200 km/h pour la caténaire souple et 120 km/h pour la caténaire rigide.
Pourquoi choisir la caténaire?
La caténaire est plus sécuritaire puisque le mécanisme d’alimentation est situé en hauteur et donc hors de portée du public et à une distance sécuritaire pour les travailleurs et travailleuses. Elle est la solution la plus fiable face aux conditions hivernales, bien qu'opérer un système de transport en commun dans ces conditions demeure un défi. Pour y faire face, le système d’alimentation électrique du REM et ses voitures ont été spécifiquement adaptés pour notre climat.
Prêt pour les hivers montréalais
Opérer un système de transport à l’extérieur en hiver est un défi peu importe le type de transport (autobus, métro, tramway, etc.). Afin de faire face aux hivers montréalais, les pantographes des voitures du REM ont été munis de grattoirs à glace qui permettront de retirer les accumulations de glace sur la caténaire. La voiture sera également dotée d’un chasse-neige permettant de garder un contact sécuritaire entre le rail et la roue du véhicule. Cette méthode de déneigement ne convient pas à un troisième rail puisqu’elle aurait créé un amas de neige au-dessus du troisième rail. Les voitures du REM sont toutes munies d’une multitude d’équipements pour affronter les aléas de l’hiver. Pour en connaitre davantage à ce sujet, lisez notre actualité sur le REM et l’hiver.
Photo de couverture de l'article : © Alstom / C. Fleury